« Histoires de Kisaeng » de Kim Dong Hwa

Histoires de Kisaeng (기생이야기) est une série historique de Kim Dong Hwa (김동화) composé de trois tomes publiés de 2007 à 2010.

Auteur

Kim Dong Hwa est né à Séoul en 1950. Il est également l’auteur du manhwa La bicyclette rouge (trois tomes). Kim Dong Hwa affectionne tout particulièrement les décors traditionnels coréens et les retracent dans ces manhwa.

En 1999, il remporte le prix de la Meilleure Création au Festival Asiatique de la Bande Dessinée de Taipei.

Autres ouvrages de l’auteur:

• Mon firmament
• Histoires couleur Terre
• La mal aimée
• Les nourritures de l’âme
• La bicyclette rouge
• Histoires de Kisaeng
• Nuits de noces

Avant de continuer, un petit point culture me semble indispensable.

Qu’est-ce qu’une kisaeng (기생)?

Les kisaeng étaient des courtisanes coréennes, dans la même pensée que les geishas au Japon. Ainsi leur rôle était de tenir compagnie aux personnalités de haut rang comme les rois, les nobles ou les hauts fonctionnaires.

Elles devaient maitriser les arts liés aux réjouissances comme le chant, la poésie en vers et en prose ayant souvent pour thème les peines de cœur et la danse.

Le statut social des kisaeng est souvent ambigu, elles étaient considérées comme des personnes de basse classe (ont le statut de Cheonmin (천민) c’est-à-dire le rang le plus bas de la société « libres de corps mais viles de fonction ») mais dans un même temps grâce à leur lieu de vie, leurs parures et leur richesse, elles étaient loin des personnes du peuple. Le statut social des kisaeng était héréditaire en conséquence, la fille d'une kisaeng devenait une kisaeng sauf si un prix énorme était reversé au gouvernement pour s’affranchir.

Elles jouaient un rôle important, dans la culture coréenne traditionnelle de la période Joseon. La plus célèbre d'entre elles est Hwang Jin Yi (d’ailleurs un drama datant de 2006 raconte son histoire).

La carrière d'une kisaeng débutait vers 16-17 ans pour finir à l'âge de 22 ans mais l'entraînement commençait très tôt, dès l'âge de 8 ans. Elles pouvaient bien sûr continuer à travailler après 22 ans mais elles avaient moins d’attraits et la loi imposait une « retraite » à 50 ans (ce qui était déjà un âge avancé pour l’époque) ou elles pouvaient ouvrir leur propre commerce grâce à l’argent/ biens reçus pour leurs clients.

Comment devenait-on kiseang ? Par l’hérédité ou alors les jeunes filles étaient vendues par leurs parents pour faire face à des difficultés financières. Elles recevaient une éducation où elles apprenaient la poésie, la danse, la musique et l'art (Gyobang est le nom des instituts où étaient dispensés ces cours).

Retournons à notre manhwan !

Synopsis

Deux jeunes filles, prénommées Beodeul et Hyongeum sont amenées devant Dame Cho Seon, une vieille kisaeng afin qu’elle les forme au métier de kisaeng.

Amies puis rivales, elles feront tout pour devenir la meilleure kisaeng de Songdo.

Mon avis

Au niveau illustration, les décors sont juste sublimes, les hanoks sont dessinées avec beaucoup de détails et sont juste magnifiques. Les quelques paysages présents reflètent bien la géographie de l’époque et nous font voyager. Et enfin les personnages sont simples mais attendrissants.

On nous présente une Corée populaire de l’époque avec ses marchands, ses tenancières, ses érudits et bien sûr ses courtisanes.

Au niveau de l’histoire, le rythme est lent et les tomes sont découpés en huit histoires. Malheureusement je n’ai que deux tomes étant donné qu’il n’est plus réédité, les deux premiers tomes sont trouvables à des prix abordables mais le troisième est vraiment cher (à la FNAC par exemple, il est à 69.90€ !) ou alors si vous avez de la chance sur les sites d'occassion.

J’adore les poèmes disséminés ici et là dans les tomes donnant un côté historique et romantique à ce manhwa.

Le manhwa est assez adulte sans pour autant être un manhwa érotique mais le thème rend ce manhwa très sensuel.