Petit blog sans prétention où je parle de mes lectures.
Cet article contient des spoilers donc si vous n’avez pas encore lu les livres, c’est à vos risques et périls. Je ne vais pas divulguer les intrigues mais c’est plus au nouveau de certains personnages qu’il y aura des spoilers. Par ailleurs, ces livres comportent des scènes osées donc ils sont déconseillés au moins de 18 ans.
Aujourd’hui nous allons discuter de deux livres de fantasy d’Ena L.
Je suis toujours étonnée par la capacité de l’auteure à nous faire intégrer des mondes tellement différents avec une telle aisance.
Tome 1 : Moins que la pluie
« Exceptionnellement, cette histoire commence par la fin. La mienne.
Il a suffi d’un stupide « accident » pour précipiter l’heure de ma mort et éradiquer mes rêves.
Nous nous sommes tous déjà demandé ce qu’il y avait après. Y a-t-il un Paradis, un Enfer ? Continue-t-on à exister, ou au contraire, disparait-on à tout jamais ?
Je peux déjà répondre à l’une de vos questions : anges, démons, terres célestes, tout ça… vous pouvez oublier tout ce que vous croyiez savoir, car c’est loin, très loin, de ce qu’on nous a raconté.
Quand j’étais vivante, je rêvais d’un « après », mais maintenant que je m’y trouve, je peux vous assurer que j’ai changé d’avis. La mort n’est que le début d’un nouveau calvaire, bien plus cruel que la vie. »
Tome 2 : Plus que la pluie
« Après les révélations qui ont bouleversé leur existence, Rain et Redemption poursuivent désormais leur chemin, chacun de leur côté, plus seuls que jamais.
Tandis que Redemption s’applique à empêcher la prophétie de se produire, en plus de se heurter à un dilemme très personnel, Rain devra se confronter à bien des ennemis, y compris le pire de tous : elle-même.
Une chose est certaine : de leur combat respectif dépendra le sort de tout un peuple.
De leur lien si particulier dépendra celui de l’univers. »
Tome 1
Paru le 6 mars 2021 en Auto-édition
450 pages
Il est disponible en relié, en epub et au livre audio.
Tome 2
Paru le 1er avril 2021 en Auto-édition
411 pages
Il est disponible en relié, en epub et au livre audio.
Vous pouvez voir cette biographie dans mon article « « presentation»
Au niveau du décor, j'ai adoré l’atmosphère de ce Jardin d'Eden où se mélange la spiritualité (que devient-on après la mort? Cette grande question qui divise les religions. Ici on propose une troisième voie ensorcelante), les personnages fantastiques (anges, démons, vampires, loup-garou, nains, elfes, métamorphes etc.) et même la science-fiction (cela concerne tout l'Univers alors pourquoi s'arrêter à la Terre et ne pas inclure d'autres planètes ?).
J’avoue que dans un premier temps, c'est un peu compliqué de comprendre le lieu dans lequel on atterrît, les personnages mais c’est souvent le cas dans les romans fantastiques puisqu’il faut bien planter le décor et décrire les personnages. Il faut rester accrocher au début mais n’abandonnez pas cela en vaut le coup.
Les descriptions des lieux sont donc nécessaires pour bien appréhender les situations mais elles ne sont pas trop longues à la Zola. J'avoue, j’aime beaucoup les longues descriptions mais ici cela ne m'a pas dérangé qu’elles soient plus courtes car l'auteure va à l'essentiel est notre imagination arrive très bien à faire son travail.
On est comme l’héroïne plonger dans ce nouveau monde où il faut déchiffrer les nouveaux codes, les nouvelles expériences. Nous découvrons en même temps que Rain notre nouveau terrain de jeu et bien sûr cela peut sembler déroutant.
Mais ce qui fait la force de ces deux livres et je pense la spécialité d'Ena L en général, ce sont ses personnages. On se retrouve de nouveau avec des personnages haut en couleur auxquels on s’attache et quand vient le moment de se quitter, nous sommes attristé -e-s comme lors d’un départ d’amis.
Rain : d'habitude je n'arrive pas à m'identifier aux héroïnes d'Ena L car leur personnalité sont trop différentes de la mienne mais là j'ai eu une claque. Ces réflexions, certaines de ces actions font échos aux miennes et cela est tellement troublant. Bien sûr comme beaucoup d’héroïnes d' Ena L, elle est une femme forte mais elle a également beaucoup de faiblesses internes liées à son enfance la faisant douter d'elle-même. Je ne vais pas dévoiler son évolution mais j'ai trouvé cette dernière fascinante.
Sans doute l’une de mes héroïnes préférées d'Ena L.
« Je me donne un mal fou depuis toujours pour me convaincre que je suis réellement cette fille contente de tout, je réprime du mieux que je peux cette sensation sournoise de jalousie qui me grignote morceau après morceau. La seule personne qui m’a aimée est morte. Tous mes ex en ont préféré une autre. Alors quand Chaise Longue affirme son coup de cœur pour Léa, c’est un peu comme s’il me lançait en pleine figure : « tu as encore perdu ». Peu importe que je ne sois pas spécialement intéressée, il l’a choisie elle, et pas moi. Sachant que je suis la plus sympa avec lui et la plus douce… Ça n’a pas de sens. Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Qu’est-ce qui n’est pas suffisamment bien pour tous ces hommes ? »[1]
Rédemption : Réda pour les intimes. En dépit de certaines particularités, que je vous laisse découvrir, il m’a beaucoup fait penser à Kei Kirishima. Le type exécrable par nature mais doué d’une grande intelligence et renfermant des failles. Comme Rain, il a un passé sombre qui le poursuit encore dans le présent. Les personnages masculins de l’auteure ont souvent un caractère fort et que l’on peut qualifier de « caractère de cochon » pour être poli, mais pour lui je ne sais pas pourquoi mais je me suis sentie proche de lui. Il me semblait plus supportable, je comprenais mieux ces réactions.
« Je me fiche complètement de ses petits états d’âme, j’ai bien pire en tête.
J’attends à peine qu’elle ait franchi le seuil pour claquer la porte. La plume qui était en train d’écrire mon rapport se met à raturer grossièrement le parchemin, avant de se briser. Le sol tremble, tous les dossiers sur mon bureau s’écroulent, les lampes clignotent… Toute cette colère et cette frustration que j’ai accumulées me bouffent de l’intérieur. Chez moi, ça ressort comme ça, dans des explosions de magie désordonnées. Désordonnées mais contenues. Je ne laisse jamais rien m’échapper complètement.
Parfois, j’ai envie de laisser éclater ma rage et mes pouvoirs, les regarder faire des dégâts, sans bouger. J’adorerais m’abandonner à mes sentiments les plus sombres et ne plus penser à rien. Juste tout lâcher. Et me foutre des conséquences. »[1]
Léa : elle représente la part de nous qui ressent de la frustration et de la colère quand on est victime de quelque chose dont on n’est pas responsable surtout quand on veut rendre service. Vous savez quand vous décidez d’aider un ami ( et encore en l’espèce elles ne sont pas amies) et que la situation vire mal et que cela retombe sur vous. On comprend son énervement. Je regrette juste le développement de ce personnage.
Selon moi, c’est une happy end en demi-teinte pour elle.
« Léa dégage les branches du saule pleureur dans un geste agressif, et disparait de mon champ de vision en grognant :
— Non seulement je suis morte pour cette conne, mais je suis coincée avec elle dans ce putain de paradis à deux balles ! »[1]
Chaise longue: oui c’est son vrai prénom, il vient de la planète Cracaritus (comme si cela expliqué son prénom) alors lui quel phénomène ! La pureté ou la naïveté à l’état pure. C’est la touche comique des livres. Cela fait du bien un tel personnage dans cet univers sombre, il m'a un peu fait penser à Maya. Des personnages attachants, des personnes solaires bref des amis que tout le monde rêve d'avoir. Je pense que c’est grâce à ce personnage que toute la folie d’Ena L a pu s’exprimer.
« — Sur ma planète, il n’y a pas de genre non plus, précise Chaise Longue. On est tous pareils, tous les êtres vivants. Mon cousin Plume d’Oie s’est marié avec une chèvre et ils sont très heureux ensemble.
C’était un peu gênant, faisons comme si nous n’avions rien entendu. »[1]
Bref, vous l’avez compris je les recommande chaudement. C’est une histoire qui fait réfléchir sur beaucoup de points notamment sur la nature humaine et les blessures de l’âme. A mon sens, ce sont des livres beaucoup plus profonds si on prend le temps d’analyser les réflexions posées par l’auteure et la romance ne vient finalement qu’au second plan face à la complexité des personnages.
[1] Tome 1 : Moins que la pluie