Pachinko de Min Jin Lee

par Eonni  -  23 Septembre 2022, 14:17  -  #Corée, #Saga familiale, #auteure coréenne

Résumé

 

 L’histoire commence à Yeongdo (Busan) en Corée dans les années 1930 durant l’occupation japonaise.

La jeune Sunja a seize ans et vit une vie simple avec sa mère propriétaire d’une modeste « pension de famille », son père étant décédé quand elle avait treize ans.

Elle rencontre au marché un homme séduisant, riche et vivant au Japon. Cet homme lui vient en aide face à des jeunes Japonais. Elle tombe sous son charme et quelques temps plus tard elle tombe enceinte de lui : Hansu

 Ce qu’elle ne sait pas c’est que cet homme est déjà marié et à une famille au Japon (trois filles), il lui propose de devenir sa seconde épouse, une « épouse coréenne ».

Par fierté, elle refuse et se voit contrainte d’épouser Isak Baek, un jeune et bienveillant pasteur afin de ne pas déshonorer sa famille.

Et c’est ainsi qu’elle quitta la Corée pour aller vivre auprès de la famille de son mari, installée à Osaka,

Cette décision est le point de départ d’un exil qui s’étendra sur huit décennies et quatre générations.

Le roman est divisé en trois parties chronologiques : Livre I : 1910-1933, Livre II : 1939-1962, et Livre III : 1962-1989.

 

 

Informations pratiques 

 

  • Paru le 12 janvier 2021 aux éditions Charleston
  • 768 pages
  • Il est disponible en broché, en poche, en epub et en audio-livre.

 

 

Biographie courte de l'auteure 

 

Min Jin Lee est une écrivaine américaine née à Séoul le 11 juillet 1968.

Depuis 1976, elle vit aux États-Unis, elle a fait des études d'histoire à l'université de Yale et des études en droit à l’université de Georgetown. Elle a également vécu à Tokyo.

Elle a travaillé en tant qu'avocate d'entreprise à New York avant de se consacrer à l'écriture.

« Pachinko » est son deuxième roman.


Site officiel : https://www.minjinlee.com/

 

 

Quelques points historiques et culturels 

 

La colonisation japonaise

    La colonisation de la Corée par le Japon commence en 1905 par l'établissement d'un protectorat exercé par l'Empire du Japon dans l'Empire coréen. En 1910, grâce au traité d'annexion de la Corée, le Japon peut contrôler et d'exploiter la Corée. On peut parler d’une véritable colonie japonaise.

    La situation se maintint jusqu'à la Capitulation du Japon en 1945.

 

Les Zainichi (在日)

    Le terme Zainichi (在日) signifiant littéralement « ceux qui résident au Japon », techniquement il ne concerne pas seulement les Coréens mais il est majoritairement utilisé pour parler des Coréens qui sont arrivés dans l’archipel dès 1910, suite au traité d’annexion de la Corée.

    Ils sont considérés comme de la main d’œuvre peu chère et ils occupent également des postes pénibles aux conditions de travail difficiles.

    Ce qui va de pair avec une forte discrimination de la part des Japonais qui les considèrent comme peu éduqués et peu travailleurs. Ce racisme sera tangible après le séisme du Kantô du 1er septembre 1923, quand des rumeurs accusèrent les Coréens de profiter du désordre ambiant pour piller, empoisonner l’eau ou déclencher des incendies. Il en résulta un massacre de milliers de Coréens.

    À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il y a plus de 2 millions de Coréens au Japon.

    En 2018, on dénombrait encore environ 500 000 descendants des migrants de l’ère coloniale surtout regroupés à Osaka.

 

 

Mon avis 

 

    Ce que j’ai vraiment affectionné dans ce livre, c’est la façon dont il dépeint l’animosité des Japonais face aux Coréens, les préjugées et les lois contraignantes comme le changement de noms et de prénoms ( Baek devient Boku, Moses et son prénom japonisé de Mozasu)

    Quand j’habitais en Corée, j’ai rencontré des 교포 (gyopo ; compatriote d’outremer) et ils m’avaient déjà un peu parlé de leurs sentiments face aux deux pays, au Japon, ils sont Coréens, en Corée, ils sont Japonais et je trouve que le livre retransmet bien ce déchirement notamment avec les enfants de Sunja ( Noa et Moses) mais aussi avec son petit- fils Solomon, le fils de Mozasu.

 

    Le fait d’avoir lu avant « Les Orchidées rouges de Shanghai », m'a procuré des frisons lorsque  les Japonais ou leurs alliés proposaient aux pauvres filles "des supers boulots"  m’a procuré« Je n’aurais jamais dû les laisser partir avec cette baratineuse de Séoul. Mais les filles étaient si excitées à l’idée de voyager jusqu’en Mandchourie et de gagner de l’argent. Elles m’ont promis de rentrer quand elles auraient assez pour racheter la pension »[1] ou quand on a mentionné Nanjing « Le Japon était en crise ; le gouvernement le savait, mais refusait d’admettre la défaite. La guerre en Chine se poursuivait indéfiniment. Les fils de son patron combattaient pour le Japon. Envoyé en Mandchourie, l’aîné avait perdu une jambe l’année précédente, puis était mort de la gangrène. Le cadet avait été envoyé à Nanjing pour le remplacer. »[2]

 

    Ce livre est très addictif et on s’attache vraiment à cette petite famille. On souffre avec eux face à tant d’injustices.

    Ce livre est toujours d’actualité car certes il n’y a plus autant d’injustices mais on constate toujours des animosités entre la Chine, la Corée et le Japon.

 

    La lecture est vraiment agréable et fluide.

   Je ne sais pas comment l'expliquer mais on pouvait ressentir les sentiments et surtout le ressentiment des personnages sans tomber dans le mélo-dramatique, toujours avec beaucoup de pudeur.

    J'avoue qu'au début, je n'ai pas très bien compris pourquoi on détaillait autant la vie des parents de Sunja mais après j'ai compris ce n'est pas seulement l'histoire de Sunja mais de toute sa famille de ses parents à ses petits-enfants. Elle est le lien mais tous les autres membres de la famille sont tout aussi importants qu'elle.

 

   Je vous le recommande chaudement si vous aimez l'histoire de la Corée et les sagas familiales.

 

 

 

[1] Pachinko de Min Jin Lee

[2] Pachinko de Min Jin Lee

 

 

Mon avis sur la série 

Comment dire non à Lee Min Ho ?

    Pachinko est une série créée par Soo Hugh, Elle est diffusée sur la plateforme Apple TV+ depuis le .

    Le jeu des acteurs est excellent surtout de Min-Ha Kim (jeune Sunja). Mais ce que j’ai vraiment apprécié ce sont les décors, la lumière digne d’un grand film.

    Souvent quand on lit un livre avant de voir le film ou la série, on peut-être un peu déçu ( e) par l’interprétation des acteurs mais ce n’est pas le cas ici.

    Mais il y a quand même un petit bémol, j’ai trouvé qu’il manque beaucoup d’informations, certes on peut comprendre l’histoire mais il manque quelque chose. Je pense que si on a lu le lire avant, on apprécie encore plus la série car on comprend mieux certains passages.

 

 

Sources:https://www.journaldujapon.com/2020/11/08/zainichi-les-coreens-du-japon/

https://www.babelio.com/auteur/Min-Jin-Lee/451518

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